La journée du 6 septembre 1959, qui aura vu la fondation du parti des forces populaires, restera gravée dans la mémoire collective comme étant celle où la volonté populaire se sera déclarée avec autant de force que de détermination, pour imposer à la réalité marocaine un changement radical et en fonder une nouvelle, bâtie sur des bases progressistes et ouvertes sur l’avenir.
L’on peut dire, sans conteste, que cette journée aura marqué le début d’un tournant décisif dans l’histoire du Maroc.
Le 6 septembre restera pour cela une journée mémorable, qui aura marqué un tournant au cours duquel le peuple a envisagé d’écrire une page nouvelle de son histoire et de sa vie.
En pareil jour, le congrès constitutif du parti se tint au cinéma Kawakib à Casablanca. Y ont pris part les secrétaires des Comités régionaux des Fédérations Unies du Parti de l’Istiqlal, des représentants des masses affiliées aux Parti de la Démocratie et de l’Indépendance, du Mouvement Populaire, des Libéraux Indépendants, de l’UMT, de l’Union marocaine de la jeunesse et de l’UNEM.
Abderrahmane El Youssoufi en a présidé la séance, dont le programme était le suivant : allocutions de Fqih Basri, secrétaire politique des Fédérations Unies, d’Abdelhadi Boutaleb, pour le PDI, et d’Abdallah Sanhaji pour le Mouvement Populaire, suivies d’une intervention d’El Youssoufi, résumant les trois autres. Vint ensuite le tour d’Ahmed Bensouda (PDI), qui intervint avec un discours particulièrement enthousiaste. Enfin, Mehdi Ben Barka prit la parole pour donner lecture du Pacte du Congrès constitutif dont il fit également une analyse exhaustive, avant que les débats fussent ouverts.
La réunion prendra fin par la ratification dudit Pacte et des statuts, et la nomination d’une commission de candidature qui a, à son tour, proposé la nomination d’une commission administrative.
Ce Pacte fondateur a décliné les objectifs qui ont présidé à la fondation du parti ; à savoir :
– La défense de l’indépendance du pays ;
– Le retrait des armées étrangères ;
– La liquidation des problèmes hérités de l’ère coloniale ;
– Le maintien de la politique de libération économique ;
– Le lancement de la réforme agraire ;
– L’adoption d’une politique d’industrialisation et nationalisation des secteurs économiques vitaux ;
– L’exécution rapide de réformes fondamentales, et établissement de cadres conformément aux dispositions de l’édification de l’indépendance ;
– L’adoption d’une politique pertinente d’enseignement ; instauration d’une démocratie réaliste en faveur de laquelle les citoyens pourront – tant localement qu’au niveau national – procéder eux-mêmes à la gestion de leurs affaires, dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle, sous l’égide de S.M. le Roi ;
– Le pourvoi d’aide et de soutien au peuple algérien qui lutte pour l’obtention de son indépendance, dans le but de réaliser l’unité du Maghreb arabe ;
– Et enfin, l’application d’une politique extérieure fondée sur le principe de non-dépendance.
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