Driss Lachguar : L’USFP adhère pleinement à un projet collectif basé sur la défense des valeurs et des principes communs
Le Réseau des partis démocratiques dans la région d’Afrique du Nord, créé le 6 avril 2018 en Tunisie, a tenu à la fin de la semaine dernière sa première réunion au Maroc et plus précisément à Tanger.
Intervenant en l’occasion, le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, a salué la tenue de cette rencontre à l’initiative du PAM et réitéré l’engagement du parti de la Rose à renforcer l’action commune des partis démocratiques de la région en vue de faire face aux changements survenus à travers le monde (montée des mouvements d’extrême droite, du populisme, du discours identitaire, du libéralisme sauvage…).
« Avec conscience et volonté, l’USFP continuera à être impliqué dans notre projet collectif, en l’occurrence celui de la défense des valeurs et des principes, de la spécificité de l’histoire politique et sociale de chaque pays et de son unité territoriale et nationale tout en œuvrant pour la démocratie, les droits de l’Homme, la justice sociale, l’égalité et la lutte contre la pauvreté, le sous-développement, l’isolement politique et culturel et l’extrémisme, ainsi que la défense des causes justes des peuples, et à leur tête le droit inaliénable du peuple palestinien de fonder son propre Etat indépendant », a déclaré Driss Lachguar.
Il a également souligné que la rencontre fraternelle réunissant des Algériens, des Tunisiens, des Marocains des Libyens et des Maliens affiliés à des partis démocratiques, tenue à Alger sur invitation du Rassemblement pour la culture et la démocratie qui tenait son cinquième congrès national, a ouvert la voie à la constitution de ce réseau. « Le plus important dans la déclaration d’Alger, c’est qu’elle a considéré que l’initiative de coordination et de rassemblement des forces politiques démocratiques, progressistes et modernistes d’Afrique du Nord « est dictée par des impératifs historiques et des considérations politiques dont les implications géopolitiques sont de plus en plus pressantes ». La déclaration a également mis l’accent sur la nécessité de mettre en place un « cadre crédible et pratique », a ajouté le Premier secrétaire de l’USFP.
La réunion de Monastir qui s’est tenue les 14 et 15 avril 2018, à l’initiative du Mouvement Machrou Tounes, a, pour sa part, approuvé la Déclaration d’Alger et énuméré les centres d’intérêt et les moyens d’action communs. Lors de cette réunion, il a été décidé la création d’une instance de coordination provisoire composée des secrétaires généraux des partis (dont l’USFP) et la tenue de sa prochaine réunion à Tanger, tout en laissant la porte ouverte à toutes les forces démocratiques qui souscrivent aux objectifs fixés par le Réseau des partis démocratiques en Afrique du Nord.
Le Premier secrétaire de l’USFP a, par ailleurs, évoqué le vent de changement qui a soufflé sur le Maghreb au cours de la dernière décennie qui a été marquée notamment par une violence sans commune mesure avec l’histoire de la région, une chute de régimes, un effritement des Etats et une prolifération du trafic d’armes et de stupéfiants dans la région sahélo-saharienne.
Le dirigeant ittihadi a appelé les partis démocratiques d’Afrique du Nord à lancer « une vaste campagne civile pour soutenir la transition politique démocratique en Libye ». Et d’ajouter : « Un Etat fort et juste est le seul à même de donner corps à une société solidaire, prospère et progressiste et à une nation unifiée, stable et sûre. L’expérience dure et amère que certains de nos pays vivent actuellement nous fait prendre conscience des tragédies causées par l’effritement des structures de l’Etat ».
Driss Lachguar a, en outre, souligné que Tanger « qui mérite amplement le titre de ville réceptacle de l’action civile en Afrique du Nord, a vu émerger, en 1958, la volonté d’action commune des partis démocratiques d’Afrique du Nord, même s’il ne s’agissait que de trois » d’entre eux, à savoir le Parti de l’Istiqlal, le FLN algérien et le Néo-Destour tunisien et salué l’extension de cette action pour comprendre d’autres partis démocratiques de la région.
« Notre devoir moral envers notre histoire nous oblige à réinstaurer l’esprit unitaire de cette expérience. Et c’est de notre devoir moral et politique de nous mettre au diapason de l’air du temps, de ses révolutions scientifiques et numériques et des transformations des valeurs et de la géopolitique, et ce avec un esprit démocratique, social et moderniste ».
Dans ce cadre, le Premier secrétaire a rappelé la main que le Maroc a tendue à l’Algérie lorsque S.M le Roi Mohammed VI avait appelé cette dernière à engager un dialogue serein, franc, fraternel et direct sans médiateurs ; un dialogue qui s’inspire de l’histoire commune et s’oriente vers l’avenir pour que les deux pays et les deux peuples tirent profit de leur coopération, de leur intégration et de leur solidarité.
« Il est inutile de rappeler que s’ils sont intégrés, le Maghreb, et l’Afrique du Nord en général, deviendra la première économie du continent africain et la première force démographique et militaire qui exercera une influence significative sur l’espace euro-méditerranéen, sur les relations Sud-Sud et sur la communauté internationale en général », a souligné Driss Lachguar. Et de préciser : « Inutile de dire que la fermeture des frontières prive la région de points importants de croissance et dilapide d’énormes possibilités de progrès collectif ».
L’USFP, a-t-il poursuivi, réitère l’appel historique lancé le 7 décembre dernier à partir d’Oujda à l’endroit de l’Algérie de voir ce « cadre civil travailler sur le thème de la mobilisation et des échanges culturels et sociaux, ainsi que du plaidoyer politique et institutionnel, afin de rassembler les points de vue et de résoudre les problèmes pour servir les intérêts vitaux de nos peuples et de nos pays ».
Pour sa part, le secrétaire général du PAM, Hakim Benchemas, a considéré que l’«actuel ordre mondial» œuvre à perpétuer les divisions dans la région de l’Afrique du Nord, appelant à fédérer les efforts pour relever le défi que pose ce problème et à faire face aux « forces de l’islam politique » ayant des liens avec le terrorisme.
Il a, par ailleurs, a souligné que l’objectif de cette réunion est de lancer la dynamique issue de la création du Réseau des partis démocratiques d’Afrique du Nord, affirmant que ses dirigeants doivent travailler de concert tout en respectant la diversité et les parcours de chaque pays.
Il convient de rappeler qu’outre l’USFP, le Réseau des partis démocratiques dans la région d’Afrique du Nord comprend le parti Machrou Tounes (Tunisie), le Parti authenticité et modernité et le Front des forces démocratiques (Maroc), ainsi que Talaie El Hourriyet, le Front El Moustakbal et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (Algérie), en plus de trois partis libyens, à savoir Haraket El Moustakbal, le Parti Libya Al-Omma et le «Parti de la coalition républicaine. L’instance est, également, composée d’un parti mauritanien en l’occurrence le Rassemblement pour la Mauritanie.
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