Tenue à Oujda de la première Université des jeunes Africains au Maroc
Les travaux de la première édition de l’Université des jeunes Africains au Maroc se sont ouverts, mardi à Oujda, sous le signe «Jeunesse en Afrique : levier de coopération Sud-Sud et de promotion du vivre-ensemble».
Organisée par le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration en partenariat avec l’Université Mohammed Premier d’Oujda, cette rencontre de quatre jours (9-12 juillet) réunit des jeunes étudiants étrangers des pays subsahariens et leurs homologues marocains, dans une ambiance conviviale privilégiant l’échange, la découverte et l’apprentissage.
Les participants vont ainsi débattre de thématiques relatives à la diversité culturelle et du vivre-ensemble ainsi qu’à la coopération Sud-Sud et le codéveloppement.
Pour les organisateurs, cette Université d’été sera, sans le moindre doute, l’occasion de valoriser la place des jeunes Africains dans le développement de leurs pays et du continent et de contribuer à ancrer les valeurs du vivre-ensemble, d’ouverture sur l’autre et de tolérance dans l’esprit de tout un chacun, mais aussi de permettre à ces étudiants étrangers de devenir les futurs ambassadeurs du Maroc et de sa culture.
Le choix du thème de cette édition, souligne-t-on, s’inscrit parfaitement dans la droite ligne de la vision Royale visant à impulser la coopération Sud-Sud et qui s’est concrétisée par les visites Royales qui se sont multipliées en Afrique pour asseoir un cadre stratégique et pérenne de codéveloppement, ainsi que par le renforcement de la coopération scientifique et technique avec les pays d’Afrique subsaharienne.
Intervenant à cette occasion, le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et des affaires de la migration, Abdelkrim Benatiq a fait remarquer que cette Université sera ponctuée d’une série de discussions et de débats enrichissants dans le cadre d’ateliers traitant de multiples sujets et questions, avec pour objectif de présenter à ces jeunes Africains les grandes lignes de la politique nationale de migration et d’asile adoptée par le Maroc depuis 2013 grâce à la sagesse et à la perspicacité de S.M le Roi Mohammed VI.
Il a rappelé, dans ce sens, que le Maroc a adopté en 2013, conformément aux Hautes orientations Royales, une politique migratoire volontariste et à visage humain qui témoigne de la volonté du Royaume, terre d’accueil et d’ouverture, de renforcer ses assises démocratiques et sa vision de la société moderne, tout en faisant preuve d’un courage particulier et d’une prise de position claire et déterminée, en assumant sa part de responsabilité dans la gestion partagée et multipartite de la migration.
Mettant l’accent sur les résultats de l’action que mène le Maroc dans le domaine de l’accueil et de l’intégration des immigrés, Abdelkrim Benatiq a rappelé que la nouvelle politique a permis de donner lieu à un ensemble de décisions et de mesures concrètes pour activer le processus d’intégration des migrants en régularisant leur situation administrative et en leur ouvrant l’accès à l’ensemble des dispositifs nationaux de santé, d’éducation et de formation, de logement de protection et d’emploi, au même titre que les Marocains.
Il a fait savoir, à cet effet, que cette politique solidaire dont la mise en œuvre se fait selon une approche participative impliquant les universités, les autorités, les instances élues, les acteurs associatifs et d’autres parties, a permis au Royaume d’occuper une place distinguée à l’échelon régional, continental et international en matière de gestion du phénomène de la migration, comme en témoigne notamment le Pacte mondial sur les migrations de l’ONU adopté à Marrakech.
La migration est un levier de développement et de solidarité, a-t-il poursuivi, estimant qu’une gestion rationnelle et efficiente de la problématique complexe des migrations requiert en premier lieu une vision humanitaire et une approche solidaire.
De son côté, le ministre malien de la Communication, chargé des relations avec les institutions, porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, a d’emblée salué la tenue de cette Université des jeunes Africains au Maroc, terre d’ouverture, de tolérance et d’hospitalité, chargé de tant d’histoire et de symboles du mieux vivre-ensemble.
«Mon pays le Mali qui a tant d’étudiants au Maroc appelle à la multiplication de telles rencontres universitaires qui permettent de refonder une nouvelle citoyenneté africaine pour en faire une réalité tangible», a-t-il enchaîné, affirmant que promouvoir le vivre-ensemble, c’est favoriser l’interaction entre les cultures, les échanges et la communication.
Pour apprendre à vivre l’inter-culturalité et favoriser la rencontre interculturelle, il faut créer des espaces où les cultures peuvent non seulement coexister, mais aussi interagir et apprendre à se connaître au sein d’une même société universitaire comme le réussit si bien le Maroc depuis des années, a-t-il affirmé.
S’adressant aux futurs jeunes cadres de différents pays africains étudiant au Maroc, il a lancé : «Soyez des maillons essentiels de la coopération Sud-Sud de demain et promouvez le vivre-ensemble dans vos pays respectifs quand vous y serez de retour, comme vous l’avez vécu ici pendant vos études, l’avenir de la jeunesse en dépend».
Prenant la parole, le président de l’Université Mohammed Premier (UMP) d’Oujda, Mohamed Benkaddour, a relevé quant à lui que l’organisation de cette 1ère édition de l’Université d’été, par et pour les étudiants africains, s’inscrit dans le sillage de la politique d’ouverture de l’UMP, en harmonie avec les Hautes orientations Royales appelant à placer l’Afrique et son développement matériel et humain au cœur des préoccupations de la diplomatie marocaine.
Il a relevé à cet égard que l’UMP qui accueille des centaines d’étudiants subsahariens issus de 18 pays amis et frères, et le Conseil régional de l’Oriental ont conçu et mis à exécution le projet de construction de la maison africaine dotée d’une cité universitaire d’une capacité de 400 lits, en plus d’infrastructures sportives semi-olympiques et des espaces de loisirs pour accueillir et héberger dans les meilleures conditions «nos invités africains».
En outre, et afin de donner une forte impulsion à l’étude des problématiques liées à l’histoire et au patrimoine matériel et immatériel africain, il a été procédé à la création de l’Institut supérieur des études africaines (ISEA).
Mohamed Benkaddour a saisi, par ailleurs, cette occasion pour exhorter toutes les forces vives du continent africain à une intensification et surtout à une institutionnalisation des programmes d’échanges entre les différentes universités africaines, par la mise en place de cursus de formation et recherche préparés en double ou codiplômation et en cotutelle au profit des jeunes étudiants et étudiantes, car, selon lui, c’est à travers ce type de collaboration que les futurs décideurs aiguiseront leurs compétences et savoir-faire pour mieux affronter les problématiques relatives au sous-développement du continent africain.
Outre un exposé introductif sur «La culture religieuse et le patrimoine commun de l’humanité», le programme de cette première édition prévoit des débats axés notamment sur le patrimoine culturel maroco-africain, la politique nationale d’immigration et d’asile, l’approche multiple de la politique africaine du Maroc, et les programmes d’échanges d’étudiants et de promotion de la coopération Sud-sud.
La séance d’ouverture s’est déroulée en présence notamment du wali de la région de l’Oriental et gouverneur de la préfecture d’Oujda-Angad, Mouad El Jamai, du président du Conseil local des oulémas, Mustapha Benhamza, et de plusieurs autres personnalités.
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