« C’étai une grande fête», glisse un membre de la Chabiba ittihadia à son ami à la fin de la grand-messe organisée avant-hier mardi au Théâtre Mohammed V à Rabat par l’USFP pour commémorer le 60ème anniversaire de sa création qui coïncide avec celle de la disparition du leader du parti, Mehdi Ben Barka.
D’éminentes personnalités de tous bords, politique, syndical, artiste et intellectuel ont assisté à ce rendez-vous à l’instar du résistant Mohamed Bensaid Ait Idder, Abdelkader Zair, Anass Doukkali, Mhaned Lanser, Mohamed Ameskane, Nezha Skalli, Mustapha Brahma, Abdelhakim Benchemass, Lahcen Daoudi, Nizar Baraka, Touria Lahrech, Miloudi Moukharik, Hassan Abyaba, Abdellah Saaf, Salah El Ouadie, Abdellah Bekkali, Mohammed Attir, Mohamed Choubi ou encore Abbas Zaki, membre dirigeant du mouvement palestinien Fath.
Des Ittihadis de tous les âges (des membres fondateurs du parti des Forces populaires jusqu’aux jeunes recrues de la Chabiba) et de toutes les régions du Royaume ont répondu favorablement et massivement à l’appel de l’ouverture et de la réconciliation lancée depuis septembre dernier par le Premier secrétaire, Driss Lachguar.
Laquelle réconciliation « n’est pas une fin en soi, mais son objectif, en plus de l’ouverture, est de viser un nouvel horizon pour renforcer le front national afin de gagner les enjeux du grand projet national dans le développement global», a-t-il déclaré.
Il a souligné que cette nouvelle dynamique au sein du parti se poursuivra jusqu’au mars prochain avec l’organisation de grandes conférences nationales ouvertes à toutes les compétences du parti où qu’elles soient dans ou hors ses institutions pour débattre des questions se rapportant à l’intégrité territoriale et à l’intégration du Maghreb, à la construction démocratique, au social, à l’économie, à la culture et aux libertés individuelles.
« Les outputs de ce débat constitueront un projet consensuel qui sera présenté à la commission préparatoire (du prochain congrès national). Laquelle commission inclura toutes les compétences de l’USFP, même celles qui ne se trouvent pas dans les institutions du parti, en vue de l’adoption d’un projet politique et sociétal de notre parti pour la prochaine étape », a-t-il mis en exergue lors de cette soirée qui a été présentée par l’artiste Rachid Fekkak.
Le dirigeant ittihadi a également évoqué les grandes étapes de l’histoire du parti de la Rose depuis sa création dans les années 60 du siècle passé.
«En soixante ans, a-t-il souligné, l’USFP s’est renforcée de génération en génération en luttant avec persévérance en se nourrissant de l’espoir. La génération de l’indépendance et de l’édification de l’État moderne, la génération de l’instauration de la démocratie et du développement des institutions et enfin la génération de la révolution numérique ouverte sur les valeurs humaines universelles et aspirant à la mise en place de nouveaux formules pour renforcer les succès du passé, pour réduire les disparités sociales et spatiales, pour mettre en œuvre le principe de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes et pour défendre les libertés individuelles». Et le dirigeant socialiste d’ajouter : «Il s’agit d’un flambeau qui se transmet de génération en génération, d’une aventure collective et ardue qui a renforcé l’immunité de l’USFP contre les projets visant à discréditer l’action des partis dans un monde changeant et mouvementé au niveau continental et international ».
Dans ce monde mouvementé, des mouvements historiques ont chuté et des organisations et des partis qui étaient forts jusqu’à présent ont disparu de la scène politique, mais l’USFP, selon le dirigeant socialiste, a résisté et il est encore un acteur principal dans le champ partisan marocain.
Par ailleurs, Driss Lachguar a souligné que la mémoire ittihadie est une mémoire de défis à surmonter, à commencer par le défi de l’édification de l’Etat démocratique national, de la Route de l’unité et de la libération de l’économie nationale, en passant par le défi de l’Alternance consensuelle et de la transition politique et en terminant par le défi de s’engager dans un nouvel horizon de la nouvelle ère.
Pour Driss Lachguar, la mémoire de l’USFP est également une «mémoire de fidélité à l’histoire et à l’action commune. Par conséquent, nous étions plus désireux de maintenir les meilleures relations avec ceux avec qui nous étions avant la création du parti, et non comme ce qui se passe aujourd’hui avec certains de ceux qui nous ont quittés pour créer leurs propres partis. Nous avons cru que nous allions entretenir de bonnes relations avec eux». Malheureusement, ce n’était pas le cas. Par contre, les relations avec le PI étaient, selon lui, exemplaires. « La coordination avec nos frères du Parti de l’Istiqlal s’est poursuivie sans complication ni scepticisme. Nous avons réalisé avec eux plusieurs acquis au profit du pays. A preuve, les deux motions de censure durant les années 60 et 90 du siècle passé et l’action commune en tant que partis nationaux et démocratiques », a-t-il mis en avant. Et d’ajouter : « Cela constitue une leçon pour les forces politiques progressistes. Car les divergences d’opinion ne doivent en aucun cas être un frein à l’action commune et à la coordination dans les questions communes ».
Le dirigeant ittihadi s’est également posé en rassembleur et a tendu sa main aux forces politiques de gauche. « Pour concrétiser notre profonde conviction de la nécessité de l’unité de la gauche, nous annonçons qu’on va appeler toutes les organisations de la gauche dans la société, les syndicats et les partis politiques à chercher un nouvel horizon pour une action commune », a-t-il souligné.
La fête ittihadie s’est achevée en apothéose. Deux groupes musicaux ont enflammé la scène du Théâtre Mohammed V par leurs spectacles hauts en couleur. En plus du groupe historique Nass El Ghiwane, conduit par Omar Sayed, qui a enchanté le public avec ses légendaires et mythiques chansons.
Mourad Tabet
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