Le programme électoral que présentera l’USFP lors des élections législatives du 7 octobre 2016 sera « un pacte social » entre le parti de la Rose et les citoyens. C’est ce qu’a annoncé le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, lors de la réunion de la Commission administrative nationale du parti tenue récemment à Rabat.
Pour sa part, Habib El Malki, Président de ladite Commission, a souligné que ce programme qui comprendra des mesures dans tous les domaines institutionnels, économiques et sociaux permettra au parti de renouveler sa vision. Selon lui, ce programme, à l’opposé de ceux des autres partis politiques dont les programmes sont élaborés hors de leurs sièges, est le fruit des efforts des cadres et militants de l’USFP et sera considéré comme un contrat entre le parti de la Rose et les électeurs. «L’USFP est avant tout pensée et projet. C’est un parti qui regarde vers l’avenir », avait-il tranché.
Lors de cette réunion, Mohammed Derouich, membre du Bureau politique, a présenté au nom de la Commission nationale chargée de l’élaboration du programme électoral du parti, les grandes lignes et orientations du programme de l’USFP pour les prochaines échéances électorales et qui sera peaufiné dans les semaines à venir.
Pour lui, « l’élaboration du programme de l’USFP se base sur sa vision politique, ses orientations socialistes et ses principes démocratiques », ajoutant que le fil d’Ariane de ce programme est « la réalisation de la dignité, la liberté, l’égalité, la parité entre les deux sexes, la justice sociale et l’égalité des chances ». Ce programme, poursuit-il, est actuel et sérieux. Il prend en compte les différents changements sociétaux nationaux et les changements aux niveaux régional et international.
Il a, par ailleurs, affirmé que le programme de l’USFP vise sur le plan politique le «renouvellement des principes de l’action politique, le renforcement des initiatives au niveau des droits de l’Homme en fonction des dispositions de la Constitution pour contrer les régressions politiques et lutter contre la corruption et instaurer une séparation entre le pouvoir de l’argent et la politique d’une part, et entre celle-ci et la religion d’autre part ».
Par ailleurs, le programme du parti de la Rose ambitionne la construction d’une économie nationale forte à même de «créer un espace favorable à l’investissement et capable de générer un taux de croissance ambitieux et régulier ».
Ce programme comprend cinq domaines importants : le domaine économique et financier, le domaine social concernant les questions se rapportant aux femmes, à la jeunesse, à l’enfance, aux personnes âgées et invalides, au sport et à l’environnement, le domaine social concernant les questions de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la santé, du travail, de l’habitat et de l’aménagement du territoire, etc., le domaine culturel et religieux et enfin le domaine institutionnel et juridique.
Tarik El Malki, membre de la Commission chargée de préparer le programme électoral du parti, a présenté la vision du parti concernant les questions financières et économiques. En effet, il a affirmé que l’USFP propose plusieurs mesures économiques et sociales pour la promotion de l’économie marocaine. Dans son exposé devant les membres de la Commission administrative du parti, Tarik El Malki a fait état de la dégringolade de la situation économique et sociale au Maroc. A preuve, le taux de croissance a chuté de 1,5% entre 2011 et 2016, alors que le pouvoir d’achat des ménages s’est effondré et le taux de chômage a augmenté ces dernières années. Mais la der des ders est l’échec du gouvernement Benkirane dans la lutte contre la corruption, le népotisme et dans la mise en place d’une politique sociale qui devait réduire les inégalités sociales au Maroc.
Il convient de rappeler que le programme concernant le volet économique couvre tous les domaines : la finance, les impôts, les banques, l’agriculture, la pêche maritime, l’énergie, le commerce, l’industrie, l’artisanat, le transport, l’économie numérique, l’économie sociale et le tourisme.
Pour sa part, Rachida Benmesoud, membre de ladite Commission, a présenté les grands axes concernant ce domaine. Il s’agit en l’occurrence de la chose religieuse, de la culture, des médias et de la communication et des langues.
Concernant la question religieuse, elle a affirmé que le programme du parti insiste sur la nécessité de lutter contre le fanatisme, l’intégrisme et contre l’instrumentalisation du fait religieux à des fins politiques. Ce programme a exposé la vision du parti quant à la poursuite de la réforme du champ religieux en adoptant une approche globale qui soit en harmonie avec les dispositions de la Constitution et les valeurs de l’islam tolérant.
Rachida Benmasoud a également souligné l’importance de la culture et du développement humain dans la lutte contre la politique conservatrice du gouvernement actuel. Laquelle politique est marquée par son opposition à la culture, à la diversité et à la création culturelle et artistique.
Par ailleurs, Aicha Zekri a exposé la vision du parti sur le plan social. Elle a affirmé qu’en dépit des acquis de la Constitution de 2011 surtout en ce qui concerne les droits des femmes, la mise en application de ces dispositions a été marquée par une lecture conservatrice de la part du gouvernement, ce qui les a vidées de toute substance. Pour cette raison, l’USFP insiste sur la nécessité de lutter contre toute interprétation conservatrice et rétrograde des dispositions et des lois encadrant la société de l’égalité, de la parité et l’égalité des chances.
Le programme du parti de la Rose comprend également sa vision au niveau institutionnel et dans le domaine de la justice et des libertés. En ce sens, Benyouness El Marzouki a affirmé que le programme de l’USFP a mis le doigt sur les failles des lois organiques concernant plusieurs institutions constitutionnelles, et même des lois réglementant l’action des institutions de régulation, de gouvernance et de démocratie participative. Pis encore, Benyouness a critiqué le fait que le gouvernement s’est accaparé le processus d’élaboration de ces lois, alors que les propositions de loi surtout celles émanant de partis de l’opposition sont tout bonnement mises au placard. Benyouness a, par ailleurs, affirmé que le programme de l’USFP a décortiqué la réforme du système judiciaire et ses failles tout en proposant des mesures concrètes à même d’y remédier.
Quant à Ahmed El Aqued, membre de la Commission chargée de préparer le programme électoral de l’USFP, il a décliné les grands axes de la vision du parti dans le domaine social. Et pour élaborer une vision alternative, il faut, selon lui, partir de la situation sociale actuelle et dévoiler les carences et les dysfonctionnements dans ce domaine en s’appuyant sur des études, des statistiques et des indices. Selon lui, le programme du parti présente une politique sociale qui est en diapason avec les aspirations de toutes les composantes de la société marocaine et inspirée des valeurs du socialisme. Cette politique sociale vise à consacrer la justice sociale, l’égalité des chances, et la dignité du citoyen.
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