Pourquoi utilisons-nous dans notre slogan électoral l’horizon socio-démocrate ?
N’ aurait-il pas mieux valu, avec l’ambiance carnavalesque régnante de ce marketing électoral, de concevoir un slogan titillant les sentiments et ressassant quelques expressions affectées évoquant transparence ou crédibilité et autres slogans creux qui ne renseignent point sur un référentiel clair ni ne résument un projet ou renforcent un programme.
D’aucuns avanceraient que l’USFP aurait eu tort en citant un horizon de social-démocratie à une époque de fin des idéologies et des grandes convictions.
Nous répondons en toute clarté que le fait d’avancer la mort des idéologies est en soi une idéologie mais dans un sens négatif, signifiant plutôt de la tromperie pour ouvrir le champ aux idéologies de sauvagerie, de terrorisme et de chaos.
Plus nous suivons les informations concernant le monde, plus nous nous laissons convaincre que, malheureusement, celui-ci court à sa perte poussé à cela, d’une part, par la voracité d’un néolibéralisme sauvage mû par une féroce volonté d’annihiler les principaux rôles de l’Etat et ses engagements envers la société et, d’autre part, par un extrémisme aveugle auquel servent de porte-drapeau les différents fondamentalismes qu’ils soient religieux, ethniques ou chauvinistes.
Ce sont là les aspects d’une droite du chaos, une droite néolibérale qui sert les intérêts de sociétés intercontinentales au détriment de la souveraineté nationale, ou celle fondamentaliste qui ravive les penchants vers l’exclusion, le racisme et la haine.
Cela voudrait-il, pour autant, que nous appelons à un retour à une espèce d’orthodoxie socialiste ? Ce serait, en quelque sorte, un genre de salafisme dans un monde en pleine mutation et qui nous oblige à nous approprier des alternatives puisant dans l’espoir d’aller de l’avant, tout en étant réalistes et concrétisables. C’est bien une analyse concrète d’un réel tout aussi concret qui nous conduit à proposer la social-démocratie.
Nous sommes persuadés que les politiques dont Sa Majesté le Roi a posé les jalons ces dernières années, et que nous voulons voir se développé, à l’instar du registre social unifié, du programme Tayssir, des indemnités concernant les veuves ayant à charge des enfants scolarisés (et que nous proposons par ailleurs de les voir s’étendre à toutes les veuves en situation de vulnérabilité), de l’élargissement de la couverture sociale et de la création de fonds sociaux permanents ou à titre exceptionnel selon les contextes du moment, comme c’est le cas pour le Fonds spécial dédié à la lutte contre les effets du Covid-19, constituent un jalon de l’horizon social-démocrate.
Une démocratie qui considère que le parachèvement du processus démocratique de l’Etat et de la société à travers, d’une part, le redressement de toutes les pratiques qui portent atteinte à la démocratie représentative et l’accomplissement des chantiers de l’édification d’une économie compétitive non empreinte de rente, d’autre part. Ce sont là des luttes qui restent toujours d’actualité.
Il n’en reste pas moins que la démocratie représentative ne peut donner entièrement ses fruits si elle n’est pas renforcée par une démocratie participative. D’où l’appel à l’élargissement du champ d’intervention des dynamiques sociétales. Et en particulier celles émanant des quartiers, douars, société civile et réseaux de l’action sociale.
Par ailleurs, l’édification d’une économie forte, émergente et productrice de richesse et dont les aspects, grâce à Dieu, commencent à se faire remarquer dans notre pays, ne doit pas se faire au détriment de la justice sociale et spatiale.
Nous appelons à l’encouragement de la compétitivité mais, au même titre, nous défendons l’intervention de l’Etat dans l’économie. Nous n’entendons pas par là un retour à une politique de nationalisation. Mais plutôt que l’intervention de l’Etat passe par la législation qui, bien évidemment, relève de la responsabilité de l’institution législative, ainsi que par des mécanismes de régulation, de contrôle et de reddition des comptes, et ce non seulement pour la protection de la concurrence, mais aussi et surtout pour la préservation des équilibres sociaux et spatiaux.
La pandémie de Covid-19 a démontré la grande importance d’un Etat fort capable d’intervenir lors des grandes crises pour protéger les catégories sociales vulnérables. Elle a aussi mis à nu certaines lacunes dans les secteurs sociaux essentiels tels la santé, l’enseignement et l’emploi. Ce qui revient à dire que la pandémie a démontré simplement notre besoin à une démocratie sociale.
La régularité des échéances électorales démontre que la démocratie représentative a commencé à prendre racine dans notre pays et est devenue de ce fait un jalon du choix démocratique consacré constitutionnellement en dépit de toutes les failles liées à l’usage illicite de l’argent ou à l’exploitation de la religion.
Le nombre des grandes, moyennes ou petites entreprises qui va augmentant et la mise en place des mécanismes institutionnels dédiés au contrôle de la concurrence constituent également une preuve d’une évolution qualitative et quantitative de l’économie nationale qui s’oriente vers l’intégration dans l’économie mondiale avec ses contraintes et ses difficultés.
Toutefois, bien avant nous, des expériences mondiales de démocratie représentative et d’économie libérale ont abouti à ce que les institutions représentatives deviennent des otages des grands groupes de pression (Lobbies) économiques. Cela a ainsi affaibli les rôles sociaux de l’Etat et a transformé tous les services sociaux en marchandises et cet état de fait n’a pas seulement, affecté les intérêts des catégories à faible revenu mais a entravé là-dessus le développement d’une classe moyenne menacée d’effritement.
Aujourd’hui, chez nous, avec la crise que connaît l’école publique, la difficulté d’accès aux établissements hospitaliers du secteur public et le chômage qui touche les lauréats des universités (particulièrement celles à polarisation ouverte), les charges sociales des familles se sont démultipliées les plaçant sous le joug des organismes de crédit et entraînant un recul manifeste de l’épargne. Et cela nécessite l’intervention de l’Etat afin de reprendre la maitrise du dynamisme social à travers l’extension des budgets des secteurs sociaux, en l’occurrence le rehaussement du taux de croissance, sachant que cela est tributaire de politiques économiques incitant les secteurs industriels, agricoles et d’exportation et valorisant le capital immatériel et humain, qui mettent la production de la richesse au service des équilibres sociaux.
Plus concrètement, nous appelons à l’intervention de l’Etat dans l’économie, intervention qui ne signifie pas la prédominance de la nationalisation et l’asphyxie des entreprises mais qui soit au contraire focalisée sur le soutien des entreprises pour leur maintien loin de la rente et le monopole. Ainsi, l’intervention de l’Etat se fera dans l’intérêt de l’investissement et des investisseurs, d’une part et pour le droit de toutes les couches sociales à bénéficier des richesses, et à leur développement et leur progression d’une autre.
De notre point de vue, la démocratie sociale, c’est la synthèse additionnelle de trois introductions :
– Une introduction politique qui appelle à la complémentarité entre la démocratie représentative et la démocratie participative.
– Une introduction économique fondée sur une sorte d’économie mixte, permettant d’élargir et de développer les entreprises fructueuses et favorisant la promotion de l’économie solidaire et coopérative.
– Une introduction sociale visant la réduction des disparités sociales et territoriales.
D’aucuns avanceraient que l’USFP aurait eu tort en citant un horizon de social-démocratie à une époque de fin des idéologies et des grandes convictions.
Nous répondons en toute clarté que le fait d’avancer la mort des idéologies est en soi une idéologie mais dans un sens négatif, signifiant plutôt de la tromperie pour ouvrir le champ aux idéologies de sauvagerie, de terrorisme et de chaos.
Plus nous suivons les informations concernant le monde, plus nous nous laissons convaincre que, malheureusement, celui-ci court à sa perte poussé à cela, d’une part, par la voracité d’un néolibéralisme sauvage mû par une féroce volonté d’annihiler les principaux rôles de l’Etat et ses engagements envers la société et, d’autre part, par un extrémisme aveugle auquel servent de porte-drapeau les différents fondamentalismes qu’ils soient religieux, ethniques ou chauvinistes.
Ce sont là les aspects d’une droite du chaos, une droite néolibérale qui sert les intérêts de sociétés intercontinentales au détriment de la souveraineté nationale, ou celle fondamentaliste qui ravive les penchants vers l’exclusion, le racisme et la haine.
Cela voudrait-il, pour autant, que nous appelons à un retour à une espèce d’orthodoxie socialiste ? Ce serait, en quelque sorte, un genre de salafisme dans un monde en pleine mutation et qui nous oblige à nous approprier des alternatives puisant dans l’espoir d’aller de l’avant, tout en étant réalistes et concrétisables. C’est bien une analyse concrète d’un réel tout aussi concret qui nous conduit à proposer la social-démocratie.
Nous sommes persuadés que les politiques dont Sa Majesté le Roi a posé les jalons ces dernières années, et que nous voulons voir se développé, à l’instar du registre social unifié, du programme Tayssir, des indemnités concernant les veuves ayant à charge des enfants scolarisés (et que nous proposons par ailleurs de les voir s’étendre à toutes les veuves en situation de vulnérabilité), de l’élargissement de la couverture sociale et de la création de fonds sociaux permanents ou à titre exceptionnel selon les contextes du moment, comme c’est le cas pour le Fonds spécial dédié à la lutte contre les effets du Covid-19, constituent un jalon de l’horizon social-démocrate.
Une démocratie qui considère que le parachèvement du processus démocratique de l’Etat et de la société à travers, d’une part, le redressement de toutes les pratiques qui portent atteinte à la démocratie représentative et l’accomplissement des chantiers de l’édification d’une économie compétitive non empreinte de rente, d’autre part. Ce sont là des luttes qui restent toujours d’actualité.
Il n’en reste pas moins que la démocratie représentative ne peut donner entièrement ses fruits si elle n’est pas renforcée par une démocratie participative. D’où l’appel à l’élargissement du champ d’intervention des dynamiques sociétales. Et en particulier celles émanant des quartiers, douars, société civile et réseaux de l’action sociale.
Par ailleurs, l’édification d’une économie forte, émergente et productrice de richesse et dont les aspects, grâce à Dieu, commencent à se faire remarquer dans notre pays, ne doit pas se faire au détriment de la justice sociale et spatiale.
Nous appelons à l’encouragement de la compétitivité mais, au même titre, nous défendons l’intervention de l’Etat dans l’économie. Nous n’entendons pas par là un retour à une politique de nationalisation. Mais plutôt que l’intervention de l’Etat passe par la législation qui, bien évidemment, relève de la responsabilité de l’institution législative, ainsi que par des mécanismes de régulation, de contrôle et de reddition des comptes, et ce non seulement pour la protection de la concurrence, mais aussi et surtout pour la préservation des équilibres sociaux et spatiaux.
La pandémie de Covid-19 a démontré la grande importance d’un Etat fort capable d’intervenir lors des grandes crises pour protéger les catégories sociales vulnérables. Elle a aussi mis à nu certaines lacunes dans les secteurs sociaux essentiels tels la santé, l’enseignement et l’emploi. Ce qui revient à dire que la pandémie a démontré simplement notre besoin à une démocratie sociale.
La régularité des échéances électorales démontre que la démocratie représentative a commencé à prendre racine dans notre pays et est devenue de ce fait un jalon du choix démocratique consacré constitutionnellement en dépit de toutes les failles liées à l’usage illicite de l’argent ou à l’exploitation de la religion.
Le nombre des grandes, moyennes ou petites entreprises qui va augmentant et la mise en place des mécanismes institutionnels dédiés au contrôle de la concurrence constituent également une preuve d’une évolution qualitative et quantitative de l’économie nationale qui s’oriente vers l’intégration dans l’économie mondiale avec ses contraintes et ses difficultés.
Toutefois, bien avant nous, des expériences mondiales de démocratie représentative et d’économie libérale ont abouti à ce que les institutions représentatives deviennent des otages des grands groupes de pression (Lobbies) économiques. Cela a ainsi affaibli les rôles sociaux de l’Etat et a transformé tous les services sociaux en marchandises et cet état de fait n’a pas seulement, affecté les intérêts des catégories à faible revenu mais a entravé là-dessus le développement d’une classe moyenne menacée d’effritement.
Aujourd’hui, chez nous, avec la crise que connaît l’école publique, la difficulté d’accès aux établissements hospitaliers du secteur public et le chômage qui touche les lauréats des universités (particulièrement celles à polarisation ouverte), les charges sociales des familles se sont démultipliées les plaçant sous le joug des organismes de crédit et entraînant un recul manifeste de l’épargne. Et cela nécessite l’intervention de l’Etat afin de reprendre la maitrise du dynamisme social à travers l’extension des budgets des secteurs sociaux, en l’occurrence le rehaussement du taux de croissance, sachant que cela est tributaire de politiques économiques incitant les secteurs industriels, agricoles et d’exportation et valorisant le capital immatériel et humain, qui mettent la production de la richesse au service des équilibres sociaux.
Plus concrètement, nous appelons à l’intervention de l’Etat dans l’économie, intervention qui ne signifie pas la prédominance de la nationalisation et l’asphyxie des entreprises mais qui soit au contraire focalisée sur le soutien des entreprises pour leur maintien loin de la rente et le monopole. Ainsi, l’intervention de l’Etat se fera dans l’intérêt de l’investissement et des investisseurs, d’une part et pour le droit de toutes les couches sociales à bénéficier des richesses, et à leur développement et leur progression d’une autre.
De notre point de vue, la démocratie sociale, c’est la synthèse additionnelle de trois introductions :
– Une introduction politique qui appelle à la complémentarité entre la démocratie représentative et la démocratie participative.
– Une introduction économique fondée sur une sorte d’économie mixte, permettant d’élargir et de développer les entreprises fructueuses et favorisant la promotion de l’économie solidaire et coopérative.
– Une introduction sociale visant la réduction des disparités sociales et territoriales.
Libération
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