Driss Lachguar : Grâce à la sage diplomatie sur laquelle veille Sa Majesté le Roi, nous avons réalisé de grands acquis dans le dossier du Sahara marocain
Cette rencontre se tient dans un contexte délicat, voire déterminant et pourrait avoir des retombées sur l’ensemble du paysage politique de même que sur le reste des domaines sociaux.
Cette rencontre après près d’un mois de l’émission de la résolution du Conseil de sécurité relative à notre Sahara qui peut être considérée par ceux qui manquent de recul comme n’ayant rapporté aucune nouveauté eu égard à ce qu’elle s’aligne presque totalement sur la teneur de toutes les résolutions qui se sont succédées depuis 15 ans environ. Or en approfondissant l’examen de ladite résolution dans le contexte qui a été marqué par des tentatives de saisir l’occasion du retour des démocrates à la présidence des USA pour contourner la décision présidentielle ayant trait à la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara marocain et pour reprendre la recommandation d’élargir l’action de la Minurso au champ de l’observation des droits de l’Homme dans les régions du sud, ce qui aurait pu constituer une réduction des limites de la Souveraineté marocaine sur les provinces du sud dans sa portée politique et administrative.
Mais voilà que la magie s’est retournée contre le magicien et que grâce à la diplomatie clairvoyante sur laquelle veille Sa Majesté le Roi, non seulement nous ne nous sommes pas contentés d’éluder ces turbulences mais nous avons en plus réalisé trois acquis qui revêtent, pour moi une importance capitale :
– La première : L’absence de référence dans la résolution à ce qui est advenu quant à la sécurisation par les Forces armées Royales du passage d’El Gargarate et au rétablissement du mouvement de transit des civils et des marchandises à travers ce passage, peut être considérée comme une reconnaissance tacite de la communauté internationale que ces faits ne constituent pas une entrave à l’Accord du cessez-le-feu ni une infraction en matière de droit international, ce qui fait de la présence du Maroc et son contrôle dudit passage se sont révélés en tout état de cause et en vertu des résolutions onusiennes des actions légitimes.
– La deuxième : L’enterrement définitif de la thèse du référendum puisque se multiplie la conviction de la communauté internationale de l’impossibilité d’organiser cette consultation et de la menace liée à son organisation quant à la stabilité et la sécurité de la région. C’est que cela pourrait déboucher sur une solution avec un gagnant et un perdant, la partie à laquelle ne profiterait pas l’issue du référendum (ce serait naturellement la partie séparatiste, preuve en est la participation massive des Sahariens aux élections législatives et territoriales qui peut être d’ores et déjà considérée comme un référendum tacite). Ainsi, la partie perdante reviendrait tout simplement à déclarer la guerre. C’est pourquoi le Conseil de sécurité n’envisage que la perspective de la solution réaliste, sérieuse et consensuelle qui préserve les droits de toutes les parties. Et en toute logique, ces considérations ne trouvent d’échos qu’à travers l’initiative d’autonomie qui a été louée par la résolution du Conseil de sécurité et qualifié par cette instance de sérieuse.
– La troisième : Considérer l’Algérie comme une partie prenante, d’où le fait de l’inviter à prendre part aux négociations dont a été chargé le nouvel envoyé spécial M. Stefane de Mustirra en l’actualisant. A cet effet, l’importance de ce fait réside dans la conviction de la communauté internationale qu’il ne s’agit pas, là, uniquement d’un conflit entre un Etat et un mouvement séparatiste mais d’un conflit emmêlé dans des problématiques régionales liées à la lutte acharnée entre des puissances régionales. C’est ainsi que l’Algérie n’est plus capable de convaincre la communauté internationale qu’elle ne fait que soutenir ce qu’elle qualifie prétendument de mouvement de libération nationale. La résolution du Conseil de sécurité la considère comme une partie prenante du conflit.
C’est ce explique, la réaction algérienne hystérique et entraîne la région dans une tension régionale en fabriquant des allégations fallacieuses après avoir échoué dans son entreprise visant à pousser le Polisario à redéployer l’action armée et à impliquer le Maroc dans la tension en procédant à la rupture des relations diplomatiques avec lui, à la fermeture de son espace aérien devant l’aviation militaire et civile marocaine et à proférer des accusations mensongères de soutien des mouvements MAK Kabyle et Rachad d’opposition et d’être derrière le déclenchement d’incendies dans la Kabylie de même que l’Algérie a accusé le Maroc de provoquer l’assassinat de trois citoyens algériens qui traversaient la zone tampon proche du poste de contrôle des forces de la Minurso, ce qui a conduit l’ONU à démentir toutes ces prétentions.
Par ailleurs, la politique sereine et équilibrée de notre pays favorise l’action menée par la communauté internationale et les forces vives adeptes de la paix pour éviter une guerre dans cette région, compte tenu de sa sensibilité, ses complexités et sa situation géographique et en ayant à l’esprit la démence algérienne.
C’est ainsi, l’occasion de saluer nos héroïques Forces Armées Royales et tous ceux qui veillent sur la protection de notre souveraineté nationale sous la houlette du Chef suprême des Forces Armées Royales, Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
En ce qui concerne, le rapport de notre parti aux élections, la désignation du gouvernement, notre choix de l’opposition et notre préparation du prochain congrès ainsi que d’autres questions, je vous parlerai avec toute la franchise requise.
Aucun des observateurs, même ceux les plus critiques à l’égard de l’Union socialiste des forces populaires, ne peut ne pas reconnaître les résultats positifs réalisés par le parti dans des conditions très difficiles, ayant parvenu à élever ces résultats à un taux de 70%. Ce sont des résultats que le parti n’a pas atteint depuis une longue durée. Leur importance réside dans le fait que nous avons transcendé la période de l’alternance consensuelle, ce conflit qui opposait l’Etat aux partis du mouvement national quant à la forme du pouvoir politique et que nous sommes passés à la période de la neutralité de l’Etat vis-à-vis de tous les partis à l’entrée dans la période de l’alternance pacifique quant à la gestion des affaires publiques.
Par conséquent, si les élections étaient, avant vingt ans une étape pour la communication avec l’ensemble du peuple exclusivement et la mise à nu de ce qui s’ourdissait telles que les manœuvres de falsification, aujourd’hui nous participons aux élections afin de contribuer à la gestion des affaires publiques.
Et en raison de l’exposition de notre parti à l’essoufflement du fait de sa participation au gouvernement de la première alternance et compte tenu que les partis socialistes démocratiques à travers le monde sont entrés dans une phase de repli provisoire avec la progression des courants droitistes et à cause d’autres conjonctures dont nous n’avons pas de latitudes de développer, nous estimons que notre passage au quatrième rang est un résultat plus que positif eu égard à la conjoncture et aux attaques que nous subissions. Et ce résultat ne devrait pas seulement justifier notre satisfaction mais nous procurer un sauf conduit de progression, à l’avenir, vers de meilleures réalisations à la hauteur de la force de notre parti, politiquement et historiquement et des rôles dont il s’est acquitté en perspective des mutations démocratiques du pays.
Nous ne cachons pas que nous désirions être présents au sein du gouvernement, c’est pour cette raison que nous avons participé aux élections et que nous nous sommes déployés à améliorer nos résultats et quiconque prétend adhérer aux élections dans un but autre que de prendre épart à la gestion des affaires publiques ne peut être que menteur ou en marge du rationnel et de la logique électoraux puisque pourquoi nous présentons un programme électoral aux électeurs ni nous le faisons pour être dans l’opposition. Et c’est ce qui a incité le Conseil national à déclarer après la proclamation des résultats et la désignation de M. Akhenouch par Sa Majesté le Roi pour former le gouvernement que l’USFP pouvait envisager favorablement toute proposition de M. le Chef du gouvernement chargé de sa formation qui respecte le poids politique du parti et soit interactive avec son programme électoral.
Et c’est ainsi qu’il était naturel et plausible que nous déclarions, en l’absence d’une proposition dont nous avions fixé les conditions, que nous nous rangions dans l’opposition car il n’y avait pas de zone médiane.
Et aujourd’hui, en observant la trépidation du gouvernement alors qu’il franchit ses premiers pas et lorsque nous constatons son évolution vers l’incursion et son rejet de toute approche participative, je vous réitère la justesse non seulement de notre orientation vers l’opposition mais aussi de l’opinion d’une multitude de nos bases partisanes qui tenait fermement à un retour à l’opposition dès la proclamation des résultats et la parution à l’horizon de signes d’orientation vers la montée d’une conception de majorité de l’incursion.
Ils ont fait pression dans le sens d’une domination absolue de tous les Conseils régionaux et de la majeure partie des Conseils provinciaux et des conseil des villes, et nous avons commencé à appréhender leur usage de cette domination pour sanctionner les conseils que nous dirigeons ou que dirigent les autres partis de l’opposition puisqu’ils sont les ordonnateurs financiers au sein de leurs départements ministériels en charge des projets dans les villes, les communes rurales, les arrondissements et les provinces et qui jouissent des budgets des Conseils régionaux, lesquels conseils jouent les rôles de développements non des plus aisés.
Ils ont fait de même quant à l’institution législative en s’emparant du bureau de la Chambre des représentants et des commissions parlementaires outre que lors des séances interrogatoires hebdomadaires 80% des interventions sont dédiées à la majorité contre seulement 20% dédiées à l’opposition, ce qui constitue, en l’espèce, un précédent alors que la jurisprudence et la logique signifient que c’est le nouveau parlement qui émet son règlement intérieur conformément à sa nouvelle composition pourvu que cela permette au pluralisme et à la participativité de figurer parmi les valeurs organisatrices du fonctionnement de l’institution législative.
Lorsque nous avons lancé la devise « pour une nouvelle alternance » encadrée par le contenu de la perspective de l’état social escompté, nous étions conscients des enjeux de l’étape et nous sommes en droit d’affirmer que nous étions les seuls à présenter une devise qui mette de l’avant un programme à même de répondre aux défis de l’étape.
Et les résultats des élections se sont révélés l’expression de l’aspiration des Marocains à la fondation d’une nouvelle alternance puisque l’on a fustigé l’orientation du courant conservateur.
Nous souhaitions que les voix du courant moderniste de gauche soient plus nombreuses mais nous considérions au début que les trois premiers partis pouvaient compter dans le courant moderniste libéral face à l’autre courant moderniste aux caractéristiques socialistes ou de gauche.
Ainsi, il était possible d’affirmer qu’il y avait eu une alternance en passant d’un gouvernement chapeauté par un parti conservateur depuis 10 ans à un gouvernement ayant des orientations libérales mais hélas, lorsque nous avons écouté la déclaration gouvernementale puis ensuite pris connaissance du PLF, nous avons réalisé que nous étions en présence d’un gouvernement conservateur, encore une fois. Et de ce fait, la majorité tripartite a avorté la nouvelle alternance issue des urnes et a choisi de poursuivre la politique conservatrice aussi bien quant à ses volets économiques et sociaux qu’à l’identité de son discours.
Et comme a été avortée la nouvelle alternance, le PLF s’est révélé contraire à l’ambition de l’état social qui était paradoxalement omniprésente dans de nombreux passages de la déclaration gouvernementale.
Le PLF n’a pas mis en œuvre les recommandations issues du colloque national relatif aux réformes fiscales qui constituent la feuille de route vers la justice fiscale puisque l’on a continué à mettre les ressources fiscales à la charge de la catégorie des salariés qui sont soumis à l’imposition à la source. En revanche il y eut l’absence d’impôt progressif sur la fortune en cohérence avec la valeur de la solidarité et l’enfouissement de l’impôt progressif sur les sociétés au profit de l’impôt proportionnel qui conduira à outre la réduction des ressources fiscales à des formes d’évasion fiscale et à favoriser de grandes marges de bénéfices à des entreprises profitant de facilités fiscales semblables à celles accordées aux moyennes et petites entreprises.
Par ailleurs, tout cela sans aborder le taux de croissance fixé à 3,2% qui dénote de l’absence d’ambition et de l’inexistence de créativité. C’est un taux qui ne favorise pas la création des postes de travail promis, déjà faible à la base eu égard aux postes d’emploi perdus du fait des répercussions de la pandémie du Corona. Ce taux ne permettra, dans les meilleures des cas, de générer que près de 70 milles postes de travail et non 125 milles promis dans le PLF et qui sont, quant à eux, inférieurs aux 250 mille postes d’emploi énoncés dans la déclaration gouvernementale, sachant que nous avons perdu près d’un million de poste d’emploi au cours de la pandémie.
Le pire, c’est que cette proportion a été, quant à elle, basée sur des hypothèses que nous ne sommes pas en mesure de maîtriser comme nous ne maîtrisons pas les issues de la campagne agricoles car cela est du ressort des aléas. Là-dessus, la moyenne des prix des produits énergétiques présentée par le PLF comme pronostics, s’avère exagérément optimiste et très lointaine des données prédites par les experts qui prévoient une augmentation progressive des prix. D’ailleurs, les indices de ce constat révèlent que le prix du gaz est le double du chiffre annoncé dans le PLF.
Le prix payé par la classe moyenne et les catégories vulnérables aura, sans doute, une incidence sociale exorbitante. Et nous ne parviendrons pas, avec un tel gouvernement, à élargir la classe moyenne qui s’achemine, du fait desdites mesures fiscales vers la prolétarisation, ce qui nous conduit à prévenir que le Gouvernement se dirige vers l’échec du lancement préconisé des dispositions du nouveau modèle de développement.
C’est une loi de finances dont l’activation pourrait occasionner des tensions sociales anéantissant toute démarche s’orientant vers une paix sociale durable qui constitue les prémices de l’entame de l’application des dispositions du NMD.
A propos des tensions sociales, je saisis l’occasion pour évoquer les notes émises quant à l’organisation des concours d’accès aux centre régionaux des métiers d’éducation et de formation qui contrairement au statut de la fonction publique qui fixe la limite d’âge de l’enrôlement des fonctionnaires à 45 ans pour les catégories de jeunes qui attendaient l’annonce des ces concours et se retrouvaient dans une situation d’exclusion et de grande frustration. La quasi-totalité de ces jeunes sont des lauréats d’universités à accès ouvert qui ne disposent pas d’autres opportunités d’emplois.
Nous pouvons considérer cette mesure comme n’étant que la traduction des orientations gouvernementales néolibérales très lointaines de l’option de l’Etat social et démasquent de ce fait l’inconsistance de leurs prétentions.
Concernant l’organisation partisane et la tenue de notre prochain congrès, ce qui se passe dans notre pays, en interaction avec ce qui se passe à travers le monde, fait que notre mission essentielle quant au volet organisationnel, c’est la consolidation du parti et de ses organes parallèles et l’acheminement vers le futur congrès en étant unis et je crois sincèrement que nous comptons parmi les rares parti à n’avoir probablement pas besoin d’une nouvelle vision, car la revendication d’une nouvelle alternance demeure d’actualité de même que l’ambition de l’Etat social est toujours de mise ainsi que la constante exigence de l’actualisation de la démocratie sociale en tant qu’unique réponse aux défis de l’étape.
C’est pour cela qu’il est nécessaire de concentrer l’effort sur tout ce qui est à même de renforcer les organes du parti par le biais de l’accompagnement de nos élus aux collectivités territoriales et à l’échelon des deux institutions du Parlement de même que du mouvement civil et sociétal.
Il ne vous échappe pas que notre marche militante a généré une expérience organisationnelle distincte ayant permis historiquement aux forces populaires de disposer d’un parti politique organisé de gauche qui veille sur l’encadrement des citoyens, favorise l’émergence d’élites et de compétences et élabore des programmes et des projets . C’est également une expérience qui, tout au long d’une soixantaine d’années, a créé des formes et mécanismes à même de réaliser l’équilibre nécessaire entre l’immunité personnelle et l’ouverture sociétale, entre le militantisme de terrain et la compétence intellectuelle, entre la participation et l’opposition. Et ce qui, sans doute, fait que nous soyons extrêmement fiers de cette expérience organisationnelle ancestrale, c’est qu’elle a favorisé les voies de la résistance et la pérennité en dépit de tous les défis traversés par notre parti et de toutes les mutations qui ont ravagé nombre de partis de gauche à travers le monde arabe.
Effectivement, nous sommes considérablement fiers de notre outil organisationnel et nous aspirons en même temps à le développer et lui donner un nouveau souffle pour les étapes à venir afin de poursuivre la réalisation de nos missions militantes avec davantage d’efficience, sachant que notre expérience depuis la note organisatrice du martyr Omar Benjelloun en 1965 n’a pas été une expérience rigide ou fermée mais une expérience ouverte et constamment renouvelée quant à véhiculer les développements politiques et sociétaux de notre pays, en n’hésitant point à annuler le principe de la centralisation démocratique lorsque cela était opportun. Nous n’avons pas, non plus, hésité à annuler le mécanisme de la commission des candidatures pour le remplacer par le principe de la candidature instantanée sur la base du scrutin direct. De même nous n’avons pas hérité à instaurer les secrétariats régionaux ni à adopter la commission des déontologies. En outre, nous n’avons pas hésité à substituer à la forme de la cellule, les organes territoriaux et sectoriaux comme nous n’avons pas hésité à adopter le quotas quant à la représentation féminine au niveau de nos instances exécutives et décisives de même qu’au niveau des missions déléguées. Là dessus, nous n’avons pas hésité à adopter le principe de l’élection du Premier secrétaire à partir du Congrès national. Nous n’avons pas hésité, quand cela s’est révélé nécessaire, à user des techniques de la vidéoconférence quant à la tenue de nos réunions et à recourir aux diverses techniques de la poste électronique lors de nos communications et nos correspondances.
C’est pour ces raisons que nous ressentons aujourd’hui la nécessité de percevoir les différentes mutations sociétales et les nouvelles technologies qui ne cessent d’avoir un impact indéniable sur les procédés organisationnels matérialisant le fait politique institutionnel.
Nous sentons, au delà de cela qu’à travers nombre de formes de notre organisation, le fonctionnement de nos structures et la prise de nos décisions sont actuellement caducs et improductifs du fait des mutations survenues concernant les conceptions de l’engagement politique, de la communication institutionnelle et de la mobilisation militante.
– Ainsi, il n’est pas possible, de continuer aujourd’hui et demain d’élire des instances partisanes territoriales dépourvues de fonctions de terrain.
– Il n’est pas possible de continuer à supporter les charges de locaux partisans ne revêtant pas de caractéristiques précises et convenables pour l’action institutionnelle, des locaux coûteux qui ne s’élèvent pas à ce que peut réaliser la plus simple plateforme électronique dans le monde virtuel.
– Il n’est pas possible de continuer à reproduire cette tension artificielle entre le militant et la compétence, entre le partisan et l’électoral, entre la participation et l’opposition.
– Il n’est pas possible de continuer dans l’indécision face à la facilité offerte par la révolution numérique quant aux énormes potentialités de l’action politique en matière d’organisation, de mobilisation et de communication.
Nous avons eu d’importantes délibérations au sein du Bureau politique de même qu’avec les secteurs des femmes et des jeunes mais aussi avec les organisations nationales partisanes à l’université, aux secteurs des ingénieurs, des commerçants, des syndicalistes à la Fédération par le biais de leurs directions nationales et nous nous sommes focalisés en tant que direction nationale sur l’importance extrême que revêt la nécessite de la mise en perspective par notre futur congrès de nouvelles formes organisationnelles plus conformes à la logique de l’époque et aux exigences de l’action politique productive, bien que nous n’ayons pas, au Bureau politique, précisé la qualité des formes et des nouveaux mécanismes organisationnels. Aussi est-il nécessaire que j’invite la commission de la plateforme organisationnelle issue de la commission préparatoire à se pencher sur notre expérience organisationnelle, aussi bien à travers la littérature de nos précédents congrès qu’à travers le bilan sur le terrain, et ce afin d’élaborer des suggestions à même de dépasser nos défaillances organisationnelles et instaurer les bases d’un nouveau modèle organisationnel plus efficient et plus cohérent quant à la réalisation de nos futures missions politiques.
Compte tenu de la coïncidence du délai de la tenue du 11ème congrès national avec la loi des urgences sanitaires avec ce qui en découle comme mesures sanitaires préventive et le processus électoral qu’a connu notre pays depuis juin, mois au cours duquel nous comptions organiser notre congrès, nous nous sommes contentés de tenir le conseil national que nous avons consacré aux élections, décidant, par là, de reporter le Congrès à une date ultérieure aux élections et en effet nous avons annoncé, un mois après les élections, la préparation du Congrès. C’est dans ce cadre que nous tenons ce Conseil national auquel nous présentons une décision visant à fixer la date du congrès aux 28, 29 et 30 janvier à Bouznika. Cela nécessite la révision de l’article 77 du statut intérieur en modifiant le délai de son annonce de trois mois à deux mois et la révision du deuxième alinéa de l’article du statut intérieur et en instaurant la règle de distribution des sièges du congrès sur la base de la moyenne des voix obtenues au terme de la dernière échéance électorale eu égard au fait que cette fois elle a regroupé les élections communales, régionales et nationales.
La majorité tripartite a fait avorter la nouvelle alternance ayant émergé des urnes et a opté pour la poursuite d’ une politique conservatrice
Toutes ces missions exigent de nous que nous nous réunissons en tant que commission préparatoire à l’issue de la présente réunion afin de structurer la commission préparatoire et lui permettre d’entamer se travaux dès aujourd’hui.
Je ne reprendrai pas mes propos au sujet du contexte de l’hérésie du soutien critique et du parti qui l’a fabriquée parallèlement à la désignation du gouvernement de notre défunt maître. Abderrahmane El Youssoufi, et qui a exercé une opposition hostile sous couvert de ce soutien critique. Mais notons que le contexte était celui du passage de la période de l’oppression généralisée à la fondation des possibilités de la mutation démocratique après des années d’incompréhension dont le coût a été subi par notre pays et qui n’a profité qu’aux enclaves de résistance au changement qui ne supportaient pas le gouvernement d’alternance consensuelle, c’est à dire que nous nous situions dans une période fondatrice d’un tournant historique.
Nous ne pensons pas, aujourd’hui que notre pays et notre Etat soient en situation de vulnérabilité et de turbulences, ou que nos institutions soient fragiles ou que nous vivons un conflit autour du pouvoir et de scepticisme quant aux légitimités.
De ce fait, ce que nous avons vécu n’est qu’un ensemble de produits d’une opération électorale normale ayant débouché sur le changement des composantes du gouvernement, lequel gouvernement pourrait changer soit au gré d’un remaniement ministériel ou à l’issue des prochaines élections. Mais alors qu’est ce qui motive un soutien critique ou une opposition de soutien ?
Toutefois en observant la manière dont s’est exercée la domination des institutions représentatives et l’attitude affichée à l’égard de notre parti, nous pensons que nous n’exagérons pas en nous disant une force politique, historique, référentielle et réaliste montrant que le positionnement dans l’opposition a été le choix opportun. Peut-être avons nous tardé à déclarer cette position et avons été patients, comme disent d’autres.
Un grand travail nous attend au cours des cinq prochaines années, aussi devons nous redoubler d’efforts.
Il ne nous est permis que davantage de progression. De ce fait, le défi consiste en la poursuite de la consolidation du parti sur le plan organisationnel au milieu d’un contexte opposé hélas à l’action partisane et il ne nous est pas permis également que notre ambition soit moindre que la présidence du prochain gouvernement ou que notre parti soit classé au second rang, à la limité. C’est que nous ne devons pas oublier que nous menons l’opposition et que le premier parti dans l’opposition se doit d’avoir comme ambition de présider le futur gouvernement.
Nous ne pouvons plus nous permettre alors que nous nous préparons pour le congrès de nous confiner dans la logique du règlement des comptes ou l’exploitation des erreurs, bien qu’incidents par parcours dans la pratique, même si elle atteint les objectifs extrêmes de l’exemplarité, à seule fin de les investir dans les conflits autour de la direction du parti aux niveau local, régional et national.
Ensemble, nous avons pris le navire, avons vécu des problèmes internes que nous avons dépassés par de concessions élevées ou par ce que j’appelle « la noblesse des concessions» et avons fait face aux agressions de nos rivaux qui visaient par leurs attaques incendiaires l’Union socialiste isolément du reste des partis de l’opposition lorsque nous étions dans l’opposition lors du Gouvernement Benkirane ou séparément des partis de la majorité dans le précédent gouvernement.
D’aucun ne peut penser que la direction du parti de l’USEP est une promenade, c’est un poids qui fait souffrir les montagnes car la direction est d’autant plus difficile qu’elle pourrait égaliser ce que pourraient rencontrer tous les autres partis marocains réunis lors de la tenue de leurs congrès à la différence de ce qui se passe dans notre parti.
A l’USFP, on se retrouve confronté à de grands défis :
– Le défi de la préservation de l’unité du parti. Vous savez que l’USFP est le plus grand parti à subir de scissions lors de son parcours mais, louange à Dieu, nous avons mis un terme à cet état de faits.
Bien plus nous avons recouru à des contre-attaques dans le but de récupérer les expressions l’ayant déserté dans des contextes particuliers.
– Le défi de regagner la confiance vis à vis de ce que j’appelle la ceinture ittihadie qui était composée de la classe moyenne et la classe ouvrière et dont nous avons perdu une grande partie de leurs prolongements. Et louange à Dieu, nous en avons récupéré certains lors des dernières élections mais nous avons encore besoin de nous déployer davantage dans ce sens.
– Nul besoin d’évoquer les allusions à l’ambition du parti quant à des élections nous habilitant à la direction de la prochaine étape via l’introduction gouvernementale, comme je l’ai exprimé précédemment.
– Nous sommes satisfaits de notre position dans l’opposition et les options gouvernementales de plus en plus avérées avec la succession des décisions ont démontré la justesse de notre position.
Toutefois, il ne faut pas considérer que l’opposition est une situation confortable qui nous permet d’uniquement critiquer le gouvernement et ses décisions mais qu’elle n’est qu’une étape de préparation du parti à parachever le second épisode de la seconde alternance. Car si le parti conservateur a chuté au niveau électoral, a émergé hélas un gouvernement en apparence libéral et conservateur quant à son esprit et ses choix. C’est pour ces raisons que la direction qui résultera des travaux du congrès doit être consciente de la mission de véhiculer et accompagner l’étape de transition, de la position d’opposition à celle de l’alternance autour de la gestion des affaires publiques tant au sein du gouvernement qu’au niveau des institutions élues.
Nous n’avons pas besoin d’un changement pour le changement, mais nous avons besoin d’assimiler les enjeux qui nous attendent et de classifier les options organisationnelles et politiques selon la prééminence des plus à même de faire face aux défis.
C’est une responsabilité qui nous incombe dans notre ensemble.
Vive l’USFP grâce à vous
Vive pour la patrie car la patrie d’abord, la patrie ensuite et la patrie toujours.
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