Driss Lachguar lors du débat organisé à la FSJES de Fès
La gratuité de l’enseignement est une ligne rouge pour l’USFP
Dans le discours prononcé en l’occasion, le Premier secrétaire de l’USFP a affirmé que la pandémie nous a ramenés à notre référentiel social-démocrate, qui met en valeur l’Etat providence et le rôle du secteur public dans des domaines sociaux tels que la santé et l’éducation.
Driss Lachguar a souligné que le projet sociétal de l’USFP repose sur des valeurs dont l’égalité entre les sexes, la liberté et la créativité, affirmant que l’USFP est le seul parti marocain adhérent à l’Internationale socialiste et à d’autres organisations internationales et rappelant que le parti de la Rose a été fondé pour faire face à l’injustice et au despotisme, et que la Commission d’équité et de réconciliation a reconnu les luttes et les sacrifices des militants de l’USFP.
Le dirigeant ittihadi a également mis l’accent sur la nécessité d’une nouvelle alternance, étant donné les enjeux et les défis auxquels fait face notre pays à tous les niveaux, économique et social. Il a souligné dans son intervention que la pandémie de la Covid19 nous a mis devant une situation sans précédent, ajoutant que « la direction de l’USFP a œuvré à l’élaboration d’un programme et d’une vision claire afin de faire face à cette pandémie, et nous avons tenu à considérer comme des priorités majeures, la santé, l’éducation et la révolution numérique ».
Dans ce sens, il a rappelé qu’un mémorandum officiel concernant la lutte contre la pandémie a été publié par les médias du parti, tout en précisant que « les discours et les nobles initiatives de S.M le Roi constituent notre référentiel et nous souscrivons pleinement à leurs fondements sociaux et proactifs ».
Concernant la polémique suscitée par la question du quotient électoral, Driss Lachguar a assuré que chaque nation a ses propres lois et son propre système électoral, ajoutant que l’USFP s’est inscrit en faux contre l’idée véhiculée par certains qui prétendent que le nouveau quotient électoral adopté par le Parlement et approuvé par la Cour constitutionnelle favorise la balkanisation du champ politique.
Il a considéré que le nombre de sièges à pourvoir devrait être partagé en fonction du nombre de voix recueillies, afin de consacrer le pluralisme et la justice électorale, soulignant que l’USFP tient toujours à rechercher le consensus avec les autres partis politiques sur toutes les questions, et cela découle de sa profonde conviction de l’importance de l’action institutionnelle basée sur le principe du consensus.
Sur la question de l’héritage, Driss Lachguar a mis les points sur les i en affirmant qu’il n’avait jamais appelé à l’égalité dans l’héritage, ajoutant : « Mes propos ont été déformés. Cela relève de la désinformation et de l’infox qui n’a aucun fondement. Il s’agit de surenchère ». Il a expliqué qu’il a seulement défendu la nécessité de mettre en œuvre l’article 19 de la Constitution stipulant que l’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental.
A cet égard, le Premier secrétaire a appelé à un débat véritable et sérieux loin des surenchères politiciennes concernant la question de l’héritage dans le cadre de la Constitution, expliquant qu’il est aberrant que « lorsqu’une femme ouvre un compte bancaire pour l’un de ses enfants, elle n’a pas le droit d’en disposer ».
Par ailleurs, Driss Lachguar a appelé à la nécessité de mettre à niveau le système de recherche scientifique au sein des instituts et universités marocains. « Nous parions sur notre système d’éducation publique, et les Marocains doivent être confiants dans les produits de l’école publique », a-t-il mis en avant, saluant les efforts consentis par le système d’éducation publique (écoles et universités) durant la crise sanitaire.
Il a réaffirmé que l’USFP s’opposera à toute décision portant atteinte à la gratuité de l’éducation, tout en appelant à la nécessité de garantir toutes les conditions entre les différentes régions du Royaume dans le secteur de l’éducation, car de nombreuses régions souffrent de conditions difficiles qui impactent la scolarité et l’apprentissage des enfants.
Concernant les langues d’enseignement, Driss Lachguar a vivement critiqué la duplicité et la tartuferie de ceux qui s’opposent au renforcement de l’enseignement des langues dans les écoles publiques, alors qu’ils envoient leurs enfants dans des écoles de la mission et des écoles privées, appelant à la justice linguistique et spatiale et au rétablissement du rayonnement de l’école publique.
De son côté, le doyen de la Faculté de droit de Fès a indiqué que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’ouverture de celle-ci sur son environnement et de l’engagement du débat public sur de nombreuses questions, notamment celles concernant la crise sanitaire inédite et les prochaines échéances électorales. Il a ajouté que les enjeux et les défis auxquels le Maroc est confronté et les chantiers ouverts exigent l’ouverture d’un débat scientifique et objectif au sein de l’université afin d’y trouver des solutions.
M.T
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