Après examen du rapport du Bureau politique et d’autres rapports, du projet de loi de statut et du règlement intérieur, ainsi que de la Charte relative à l’organisation financière et au projet de budget et après avoir pris acte de toutes les contributions présentées par les membres sur le diagnostic de la situation politique et les perspectives de l’action du parti en vue de faire de 2018 l’année du renouvellement de l’organisation, le Conseil national de l’USFP rappelle ce qui suit :
Premièrement : Les résultats du Xème Congrès consignés dans ses résolutions et l’adoption de ses documents politiques et organisationnels ainsi que son communiqué final.
Deuxièmement : Les communiqués émanant du Bureau politique sur la situation politique, économique et sociale.
Troisièmement : Le cumul intellectuel et politique du parti qui constitue un patrimoine historique qui se veut comme étant le fruit d’initiatives collectives et la contribution de leaders aux niveaux national et local. Lequel cumul a constitué aussi les principales références du discours démocratique et moderniste dans notre pays.
Quatrièmement : Le processus de militantisme du parti sur le terrain, et ce à tous les niveaux national, local et sectoriel.
A partir de ces bases, le Conseil national confirme :
1- Le renforcement de la cohésion, de l’équilibre et de la clarté qui ont caractérisé le parcours de notre parti depuis le Xème Congrès dans un contexte politique marqué par une confusion dans les positions de nombreuses formations et des déséquilibres au niveau organisationnel. Ce qui a eu une grande influence sur le paysage politique, entraînant la généralisation d’une image négative sur les élites politiques auprès de la société, la crédibilité de leur discours et leur sérieux face à la situation générale.
2- Le rejet du discours populiste relayé par certains médias sur l’action politique, à partir des instances partisane, syndicale et associative qui ne remplissent pas suffisamment le rôle de médiation. Le Conseil national considère que le rôle essentiel de ces organisations est de représenter leurs membres, de lutter pour réaliser leurs revendications et de participer à la chose publique, soit dans la majorité, l’opposition ou la société. Cela exige que les institutions exécutives et législatives remplissent leurs rôles que leur attribue la Constitution. Elles sont responsables dans la mise en œuvre des politiques publiques, de les contrôler et les évaluer, et ce, en partenariat avec les organismes de concertation.
3- Le parti exprime sa fierté quant à la prestation et au rôle du groupe parlementaire socialiste dans les deux Chambres du Parlement et de ses ministres et au respect du parti de ses engagements au sein de la majorité gouvernementale en fonction de son évaluation de l’importance de la participation pour la réforme des institutions. Il œuvre en toute sincérité et honnêteté, à surmonter la perte du pouvoir politique qui a marqué les dernières années et qui aurait pu liquider tous les acquis de la nouvelle Constitution tels la réforme démocratique, sociale et culturelle, les droits de l’Homme et aussi au niveau de la participation politique, de la gouvernance et l’égalité… au moment où le seuil des attentes et des aspirations était fort élevé pour que notre pays puisse surmonter les inégalités, l’exclusion et le sous-développement. Notre parti insiste sur la nécessité de renforcer la coordination au sein de la majorité gouvernementale concernant les différents projets et propositions.
4- Le parti salue les initiatives qui ont été prises dans le domaine de la consécration de l’égalité des genres, la dernière en date accorde à la femme le droit d’exercer la profession d’adoul, sachant que cette profession représente une forte charge culturelle dans notre société. De ce fait, nous considérons que l’opérationnalisation démocratique de la Constitution dans le domaine de l’égalité exige que toutes les institutions officielles et populaires œuvrent à réunir les conditions et moyens et à changer les mentalités pour rendre justice aux femmes, en luttant contre toutes les formes d’injustice et de discrimination à leur égard.
5- Le parti appelle à renforcer l’interprétation démocratique et moderniste de la Constitution, surtout en ce qui concerne les libertés collectives et individuelles et les droits de l’Homme et à faire face à toutes les tentatives visant à reproduire des modèles culturels surannés qui poussent à la régression et la sclérose au lieu de briser les chaînes de la pensée rétrograde. Il appelle également à l’ouverture sur les civilisations développées et la primauté de la rationalité, de la science et de la pensée critique. L’USFP réitère son engagement en faveur de la modernisation aux côtés des institutions et organisations qui ont la même vision, et ce dans le cadre des alliances dont les objectifs et les finalités sont claires en vue de contrer les courants intégristes et les idéologies obscurantistes.
6- L’USFP insiste sur la nécessité de mener des réformes politiques, notamment au niveau du système électoral. A ce sujet, l’expérience a montré qu’il est dépassé, voire qu’il est devenu source de médiocrité au sein des institutions élues, ce qui donne une piètre image des élites et participe à véhiculer des tares de la corruption et du népotisme, que ce soit d’une façon directe à travers l’achat des voix ou indirecte à travers les réseaux douteux censés faire dans la bienfaisance. Pour cette raison, l’USFP insiste sur la nécessité d’ouvrir dès que possible ce chantier pour pallier les dysfonctionnements de ce système.
7- Il insiste sur la concrétisation des décisions sur le terrain, en renforçant les mesures de transparence, de moralisation de la vie publique, de diffusion des valeurs d’honnêteté à travers l’éducation, la formation et les médias, en corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes. Il est donc primordial de lutter contre l’économie de rente et le clientélisme, de poursuivre cette mission à travers des mesures concrètes et l’activation des valeurs de probité dans les services publics. L’USFP espère que les mesures prises par le gouvernement concernant la lutte contre la prévarication contribueront à atténuer ses effets dévastateurs sur l’économie et la société.
8- Le parti met en garde contre la gravité de la situation économique et sociale qui apparaît de façon tangible dans le quotidien des couches défavorisées voire de la classe moyenne. Les aspects de la marginalisation se sont amplifiés et les disparités sociales se sont aggravées, et ce en l’absence d’une stratégie efficace pour remédier à cette situation. Ce qui a poussé, ces dernières années, les citoyennes et les citoyens à protester, entre autres à El Hoceima, Zagora, Outat Al Haj et Jerada.
9- Il se solidarise avec les manifestations pacifiques et légitimes des masses populaires et appelle à des changements radicaux aux niveaux social, de l’emploi, de la santé, de l’enseignement et du modèle de développement. D’aucuns reconnaissent qu’il est temps de repenser ce dernier qui ne doit en aucun cas se transformer en slogan de consommation ou un prétexte pour des solutions de rafistolage, mais doit constituer une occasion pour procéder à une évaluation globale des structures économiques, de l’investissement, de la répartition des budgets, des régimes de fiscalité et des outils de la protection sociale. De même qu’il doit respecter l’équilibre entre les régions et mettre fin aux inégalités spatiales en vue de rendre justice aux couches défavorisées, à la classe moyenne ainsi qu’aux régions marginalisées.
10- Il est donc nécessaire d’orienter les politiques publiques vers de profondes réformes sociales à même de favoriser un véritable développement économique, l’amélioration des revenus des citoyens et leur pouvoir d’achat. Lesquelles réformes visent également à renforcer la place centrale de l’Etat dans l’effort national de développement humain et à consolider son rôle principal dans l’amélioration de la qualité des services publics pour faire face au grand déficit et à la précarité qui touche plusieurs couches sociales.
Dans ce cadre, l’USFP ne peut cautionner les politiques ou les mesures incitant l’Etat à se désengager de ses devoirs ou attenter à la gratuité de l’école publique, car les alternatives susceptibles de préserver la dignité, les droits et la situation sociale des citoyens ne manquent pas et nécessitent un courage politique pour changer le modèle de développement actuel dans ses dimensions politique, économique, sociale et éducative ; lequel modèle est à l’origine de l’aggravation de la situation actuelle.
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