L’ex-premier secrétaire de l’USFP et président actuel de la Commission d’arbitrage et d’éthique au sein du parti, Abdelouahed Radi, a appelé lors d’un meeting à Casablanca, organisé dans le cadre des activités commémorant le 60ème anniversaire de la création du parti de la Rose, tous les Ittihadis à dépasser leurs divisions pour que l’USFP renaisse et retrouve sa vitalité et sa force d’antan. Lors de cette rencontre organisée au Complexe culturel Abdellah Guenoun d’Aïn Chock à Casablanca par le secrétariat régional et les secrétariats provinciaux de l’USFP de la région de CasablancaSettat sous le thème : «L’USFP : vers un nouveau horizon», Abdelouahed Radi a avancé deux raisons qui expliquent, selon lui, la situation actuelle de l’USFP. La première a trait « au choix et aux décisions prises par l’USFP au cours d’une précédente période, qu’il s’agisse de voter la Constitution de 1996 ou de participer au gouvernement présidé par Driss Jettou en 2002 ainsi que d’autres décisions qui faisaient débat (au sein du parti) à l’époque ». « Nous ne jugerons pas l’exactitude des décisions prises à cette époque, c’est aux historiens de les analyser », a souligné Abdelouahed Radi. La deuxième raison consiste dans « le comportement de certains Ittihadis », a-t-il précisé, soulignant que «l’objectif n’était pas de réaliser le projet sociétal du parti et de mettre en œuvre son programme, et des groupuscules se sont constitués au sein du parti et se sont livrés à une bataille pour atteindre les centres de décision. Cela est vraiment déplorable, parce que ces mœurs politiques ont conduit à des scissions, ce qui a affaibli le parti». Pour Abdelouahed Radi, la réconciliation que le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, a lancée ne peut se faire sans opérer « une rupture avec les comportements du passé ». Et de souligner : « Nous ne voulons pas une réconciliation sentimentale, mais nous voulons une réconciliation rationnelle et politique basée sur le projet sociétal commun au lieu des projets individuels ».
Abdelouahed Radi a poursuivi son analyse en soulignant que « la réconciliation exige une plateforme politique et une référence pour mettre à jour l’identité du parti», affirmant que « le monde a complétement changé après la chute de l’URSS ainsi que la teneur du socialisme, mais les valeurs de la gauche restent inchangées. Il faut retourner à l’origine et aux principes qui nous rassemblent, en veillant à définir un programme politique s’occupant essentiellement des questions qui importent le peuple, à savoir l’enseignement, l’éducation, l’habitat et l’emploi».
Il a, par ailleurs, mis en avant que la réconciliation nécessite la conjugaison des efforts de tous les Ittihadis, considérant que « la réconciliation politique est un moyen de faire renaître l’USFP », avant de souligner que « tout le mondant devrait assister au prochain congrès commémorant le 60e anniversaire de la création du parti ». Selon lui, les Ittihadis sans exception seront membres de la commission préparatoire de ce congrès et qui est censé commencer immédiatement après la commémoration du soixantième anniversaire de la création du parti de la Rose. Pour lui, la réconciliation est une condition sine qua non pour s’ouvrir sur la société. Il a également rappelé le rôle historique qu’a joué le parti de la Rose, dont les origines remontent, selon lui, aux années 30 du siècle passé. C’est le parti des Forces populaires qui a posé les jalons de l’économie du Maroc indépendant quand Abderrahim Bouabid était ministre de l’Economie (dans le gouvernement Abdellah Ibrahim). L’USFP a aussi milité pendant des années pour l’édification d’un Etat démocratique et a contribué à épargner au Maroc un « arrêt cardiaque » quand l’USFP a accepté de diriger le gouvernement de l’Alternance consensuelle.
Mourad Tabet
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