La déclaration de l’Alliance progressiste (AP) part du fait que « … notre monde est vulnérable, déséquilibré et injuste». Ce constat n’est plus à démontrer au regard de la période de grandes turbulences dans laquelle nous sommes rentrés depuis plus d’une décennie maintenant (instabilité géopolitique, montée du populisme d’extrême droite et des gouvernements autoritaires, aggravation des inégalités sociales, péril climatique, etc) et que la pandémie de Covid-19 est venue aggraver. Or, comme le souligne la déclaration de l’AP, «des solutions pour corriger ces déséquilibres et surmonter ces crises existent et sont plus fortes que jamais. Les révolutions actuelles dans plusieurs domaines scientifiques et la multiplication des outils numériques offrent des possibilités extraordinaires pour construire une société de bienêtre pour tous et une relation harmonieuse avec la nature et la planète, conformément à l’Agenda 2030 des Nations unies. Notre masse de ressources financières n’a jamais été aussi importante, mais elle reste de plus en plus concentrée entre les mains d’une oligarchie ultra-riche qui bénéficie de paradis fiscaux et de dispositifs sophistiqués d’évasion fiscale fournis par les banques et la réglementation fiscale».
Cependant, les Etats nationaux sont trop faibles pour mettre tout ce potentiel scientifique et financier au service de leurs propres citoyens, de l’humanité et de la planète dans son ensemble. C’est pour cela que l’AP appelle à « un nouveau système de coopération internationale fondé sur des valeurs et des règles communes, et qui puisse compter sur une légitimité et une efficacité politiques beaucoup plus fortes pour répondre aux défis communs».
Malheureusement, comme déploré par le Premier secrétaire de l’USFP dans sa « Plateforme sur les perspectives d’avenir la suite de la crise provoquée par la pandémie du Covid-19 », une confusion générale a marqué les premières semaines de la pandémie tant au niveau des gouvernements de grandes nations qu’à celui des organisations régionales et même au niveau de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Organisation des Nations unies. Faisant ainsi la démonstration que « d’une part, nous ne sommes pas encore en mesure de gérer ce genre de dangers et, d’autre part, nous ne sommes pas encore parvenus à surpasser notre égoïsme individuel ou national, notamment en raison de la montée au cours de cette dernière décennie du chauvinisme et du racisme au sein des sociétés des grandes puissances». Interpellant nos organisations transnationales, le Premier Secrétaire a rappelé que « les peuples ont créé la Société des nations suite à la Grande Guerre pour éviter les conflits en Europe. Puis l’humanité a fait évoluer ce cadre en créant l’Organisation des Nations unies après la Seconde Guerre mondiale dans le but de tourner la page de l’impérialisme et de répandre les valeurs des droits de l’Homme et des libertés. Or, aujourd’hui nous avons grand besoin de développer de nouveau ce cadre au niveau de sa structure, ses prérogatives et ses objectifs». Nous avons donc besoin d’un « nouveau pacte mondial qui va au-delà de la défense des droits politiques, socioéconomiques ou culturels pour s’étendre à la défense de la planète et des générations à venir».
AP l’année où les citoyens du monde « se réapproprient leur vie, leur planète et leur avenir, et lancent un programme pour un multilatéralisme du 21e siècle – un nouveau multilatéralisme équitable et inclusif fondé sur les objectifs de développement durable ». Ce programme, l’AP le décline en 9 axes prioritaires :
…la vie humaine, la dignité humaine et les droits de l’Homme pour tous les êtres humains sans distinction. Cela devrait se traduire par l’accès aux biens publics essentiels dans le cadre des objectifs de développement durable et leur interconnexion entre le social, l’économie, l’écologie, les institutions et la société ;
…que nos économies assurent la réponse aux besoins vitaux et fournissent une base renouvelée pour le plein emploi tout en restant ouvertes au commerce libre et équitable;
inverser les tendances actuelles d’un changement climatique très inquiétant en nous engageant dans une transformation profonde de notre façon de consommer, de nous déplacer et de produire ;
… tirer le meilleur parti de la révolution numérique actuelle et prévenir ses abus dans notre vie personnelle, professionnelle, culturelle et politique ;
… une vie sûre, sécurisée et pacifique, en prévenant les risques anciens et nouveaux de tensions et de conflits ;
…que notre vie démocratique soit fondée sur un principe fondamental de non-discrimination entre les êtres humains, et sur un principe fondamental de pleine égalité des sexes en donnant aux femmes les moyens d’agir dans tous les domaines et à tous les niveaux ;
… un système des Nations unies actualisé qui reflète la composition politique et sociale du monde d’aujourd’hui et qui assure une gouvernance mondiale plus cohérente et plus conséquente.
Dans le monde d’aujourd’hui, ce New Deal Mondial devrait commencer comme un “Health, Social and Green Deal”!
Par Khaoula Lachguar
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