Interventions du Groupe socialiste concernant le PLF 2022
Après avoir félicité, de prime abord, la ministre de l’Economie et des Finances et le ministre délégué chargé du Budget, pour la confiance que leur a accordée Sa Majesté le Roi en les nommant à la tête de ce secteur névralgique de l’économie nationale, la députée usfpéiste a fait observer que la rentrée politique matérialisée par l’ouverture de la première session législative de la première année législative de la onzième législature, la formation du gouvernement issu de la majorité parlementaire, formée elle-même à partir de la fameuse alliance tripartite (RNI – PAM – PI), la tenue du Conseil des ministres, la présentation de la déclaration de politique générale faisant état du programme gouvernemental, la remise pour discussion du projet de loi de Finances de l’année 2022 et l’ouverture du débat autour de ce projet capital et primordial au milieu de l’ensemble de l’action à entreprendre, a été caractérisée par une certaine confusion et une démarche manifestement indécise.
Elle a noté, dans ce contexte, que les premiers pas du gouvernement, titubants par ailleurs, ayant malencontreusement coïncidé avec une vague générale de hausses des prix des matières premières et des produits de première nécessite et avec la polémique déclenchée autour de la décision hâtive conditionnant les déplacements entre les différentes provinces et préfectures et l’accès aux locaux de l’administration publique mais aussi aux lieux privés fermés (hôtels, restaurants, salles de sport, hammams,….) par le port du pass sanitaire relatif à la vaccination anti-Covid, n’ont pas été accompagnés de la démarche de communication et d’information préconisée dans de telles conditions et que nécessitent cette nouvelle donne politique et cette conjoncture politique, économique et sociale inédite.
Salwa Demnati a déploré, à ce propos, ce manque endémique de communication, et a souligné que la dynamique interactionnelle déployée pendant la campagne électorale s’est estompée à un moment crucial de la vie politique du pays où le besoin s’en ressent davantage, particulièrement dans un contexte se distinguant par une prise de conscience citoyenne collective des droits et obligations des citoyens d’une part et des élus et institutions dès lors en charge de la gestion des affaires publiques, de l’autre.
Elle a enchaîné ensuite en abordant l’axe relatif à la situation de la femme marocaine et sa place dans tout le processus supposé conduire à l’activation effective et efficiente du modèle de développement tant convoité et attendu. Rappelant que le programme gouvernemental a mis l’accent sur l’opportunité de la contribution de la femme dans le processus de promotion de l’économie nationale, elle observe que ledit programme ne détermine ni la nature de cette contribution ni les moyens préconisés pour renforcer ce déploiement.
A ce sujet, la députée ittihadie s’est dit étonnée qu’il ne soit fait aucune allusion aux formes de soutien que pourraient prodiguer les instances compétentes du gouvernement aux associations et groupements de femmes s’activant dans les domaines sociaux, éducatifs et culturels notamment. Elle propose, à cet effet, la création d’un fonds spécial dédié à la femme, à son épanouissement et à la valorisation de son action.
D’autre part, évoquant l’initiative « Intilaka » qu’elle estime infructueuse et improductive, Salwa Demnati a émis le souhait que la nouvelle formule dite « Força » soit plus efficiente et qu’elle cible, entre autres, la situation de la femme marocaine, particulièrement dans les milieux sociaux vulnérables.
Concernant le secteur de la santé, l’un des secteurs clefs de la politique sociale escomptée, la députée soulève que les programmes électoraux de la désormais alliance tripartite au gouvernail des affaires publiques regorgeaient de promesses chatouillant la sensibilité des citoyens allant jusqu’à préconiser la mise en place d’une stratégie visant l’affectation de « médecins de familles », en d’autres termes à combler le déficit désœuvrant de l’effectif médical et sanitaire.
Or, souligne-t-elle, cette insuffisance se chiffre par une trentaine de milliers de personnes, et se révèle, de ce fait, objectivement impossible à combler dans l’immédiat.
Là-dessus, d’autres sujets, non moins importants, tels que l’ambiguïté du rôle et de la posture du secteur privé quant à l’enseignement, l’éducation et la formation professionnelle, les carences enregistrées en matière de promotion du tourisme, la réforme du système fiscal, l’agriculture et l’économie informelle, ont été sommairement abordés du fait de la réduction du temps de parole accordé à l’opposition parlementaire comme l’avait fustigé le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar lors de son dernier passage à l’émission « Noukta ila Satr » (point à la ligne) sur Al Oula.
Et de conclure, au terme d’une intervention qui aura duré à peine une vingtaine de minutes : « En tant qu’opposition constructive, nous soutiendrons toutes les actions du gouvernement ciblant l’intérêt général et le bien-être de nos concitoyens en vertu des attributions que nous confèrent les dispositions constitutionnelles ».
Rachid Meftah
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